lundi 23 février 2015

Ma mélodie, un poème de Mend-Ooyo

Un très beau poème de l'écrivain mongol Mend-Oyoo, où le poète se fait vièle et musique pour accueillir et laisser résonner le chant des steppes. C'est une nouvelle traduction, encore en gestation, que je propose pour vous faire découvrir ce poème... 

"Ma mélodie" (өөрийн эгшиг)

"Ma steppe d’âge en âge fait entendre sa voix
Dans l’attente comptant les heures
À l’instant où l’ombre et la lumière se croisent
Elle laisse échapper un soupir et dit : « quand viendra le chant salvateur ? »

(...)

Les sabots des troupeaux de chevaux martelaient la berge du lac
Au tréfonds de mon cœur s’accordent les deux cordes de la vièle-cheval
Le chamelon blanc orphelin, rivé à son piquet, blatère
Le cliquetis des anneaux de la longe m’a ravi

(...)

J’ai torsadé un fil de vent pour en faire une corde mélodieuse
Mon père en jouant de moi, a su que je suis une vièle
Quand le coursier en secouant la tête, a fait tinter les anneaux de la bride
Au lointain de mon désir, deux cordes de vièle se sont dessinées

De la plaine calme et tranquille je suis la corde mélodique
Si vous en jouez encore une fois, de ce chant viendra l’harmonie
Ancestrale steppe grise, préservant les rêves de l’aube et de la nuit,
Pour les racines verdissantes, compose une berceuse d’enfant."


Des extraits de ce poème et d'autres textes de Mend-Ooyo ont été présentés dans le spectacle Terre Imprévue version 2014, avec l'aimable autorisation du poète, grâce à la participation d'Anne-Sylvie Meyza et d'autres complices! 

Pour en savoir plus sur Mend-Ooyo : http://mend-ooyo.blogspot.fr/

Paysage près de Bulgan, Hovd, août 2013, © R. Blanchier

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire