Un très beau poème de l'écrivain mongol Mend-Oyoo, où le poète se fait vièle et musique pour accueillir et laisser résonner le chant des steppes. C'est une nouvelle traduction, encore en gestation, que je propose pour vous faire découvrir ce poème...
"Ma mélodie" (өөрийн эгшиг)
"Ma steppe d’âge en âge fait entendre sa voix
Dans l’attente comptant les heures
À l’instant où l’ombre et la lumière se
croisent
Elle laisse échapper un soupir et dit : « quand
viendra le chant salvateur ? »
(...)
Les sabots des troupeaux de chevaux
martelaient la berge du lac
Au tréfonds de mon cœur s’accordent les deux
cordes de la vièle-cheval
Le chamelon blanc orphelin, rivé à son piquet,
blatère
Le cliquetis des anneaux de la longe m’a ravi
(...)
J’ai torsadé un fil de vent pour en faire une
corde mélodieuse
Mon père en jouant de moi, a su que je suis
une vièle
Quand le coursier en secouant la tête, a fait
tinter les anneaux de la bride
Au lointain de mon désir, deux cordes de vièle
se sont dessinées
De la plaine calme et tranquille je suis la
corde mélodique
Si vous en jouez encore une fois, de ce chant
viendra l’harmonie
Ancestrale steppe grise, préservant les rêves
de l’aube et de la nuit,
Pour les racines verdissantes, compose une
berceuse d’enfant."
Des extraits de ce poème et d'autres textes de Mend-Ooyo ont été présentés dans le spectacle Terre Imprévue version 2014, avec l'aimable autorisation du poète, grâce à la participation d'Anne-Sylvie Meyza et d'autres complices!
Pour en savoir plus sur Mend-Ooyo : http://mend-ooyo.blogspot.fr/
Paysage près de Bulgan, Hovd, août 2013, © R. Blanchier |
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